visite musicale de l’exposition

DEMAIN EST ANNULÉ… de l’art et des regards sur la sobriété” - Espace Fondation EDF

Alors que nous prenons conscience de la fragilité de notre planète et que l’inaction n’est plus envisageable, l’heure est aux questionnements individuels et collectifs pour trouver des solutions concrètes. Parmi elles, la sobriété. À partir du 17 janvier, la Fondation groupe EDF alimente le débat en confiant ce thème polysémique au regard sensible d’artistes contemporains. L’exposition « Demain est annulé…, de l’art et des regards sur la sobriété » propose d’explorer quelques-uns des chemins vers un monde durablement vivable.


Partie 1 : Les chemins de l’incertitude

Est-il possible de rêver ensemble un avenir meilleur ? Demain est annulé se pose comme une question suspendue qui propose d’explorer les différentes trajectoires qui s’offrent à nous pour faire de demain un monde vivable. Notre chemin ne doit-il pas commencer par une introspection à l’échelle de notre société ?

Audrey Carmes - “Micro Macro”

de 0’00 à 4’23

Jeune artiste française émergente dans la scène de la musique ambient. Elle évoque dans cet album et particulièrement dans ce titre la relation entre le « micro » et le « macro », l’individu et le collectif, internet et le réel, comme une façon de poser les bases de ce problème philosophique qu’est le rapport entre l’existence humaine et son environnement.

Chapelier Fou - “Scandale !”

de 4’23 à 6’11

Ce morceau vise à prolonger la réflexion proposée par Neil Beloufa et Bianca Argimon sur ce que notre environnement urbain produit sur les paradoxes de nos sociétés contemporaines.

Space Afrika - “yyyyyy2222”

de 6’12 à 8’32

Le duo mancunien Space Afrika produit une musique à partir de ce qu'ils appellent des "moments superposés" - des mosaïques de dialogues, de rythmes, de textures et d'ombres. Cette façon de créer est en résonance avec les superpositions d’objets récupérés et sublimés que propose Moffat Takadiwa mais également avec The Diamond Stone, qui évoque toutes les strates de l’histoire géologique et humaine.


partie 2 : un monde pour tous

Si nous constatons collectivement l’impasse dans laquelle nous nous trouvons, nous devons agir, non moins collectivement, pour bâtir un monde habitable. Les artistes nous posent ici une question : pouvons-nous concevoir un monde moins inégalitaire ? Face à des besoins irréductibles et à des réserves limitées, une solidarité est indispensable.

Maxime Denuc - “Papillons”

de 9’02 à 11’45

Ce titre évoque « l’effet papillon » exploré par ce chapitre de l’exposition. Ce qui se passe quelque part se reflète partout et nous sommes tous interconnectés. Composé avec un orgue d’église digitalisé, le titre évoque la fragilité de la situation actuelle.

Ludovico Einaudi, Floradela Sacchi - “Elegy for the Arctic”

de 11’45 à 14’10

Portant la voix de plus de 8 millions de personnes, Ludovico Einaudi a composé cette pièce pour sensibiliser à la protection de l’Arctique. Il l’a ensuite jouée sur un imposant piano à queue noir, placé sur une plateforme flottant au milieu de l’eau et des icebergs. L'œuvre est ici reprise avec délicatesse par la harpiste Floradela Sacchi.

*** Pause dans la visite musicale pour écouter les morceaux exposés de Dominique Dalcan ***


Partie 3 : terre d’esprits

Le monde qui vient pourrait être propice à d’autres expansions et par exemple être spirituellement plus ouvert, relationnellement plus riche car un monde matériellement sobre n’est pas un monde intellectuellement et spirituellement pauvre.

Il va nous falloir inventer un nouveau mode de réalisation de soi plus consistant que le consumérisme eu égard aux significations qui portent et embellissent nos existences. Nous aurions tort de croire que nous sommes condamnés à éprouver des moins et des pertes en cascades.

Les artistes nous invitent à ralentir, à repenser notre lien avec le monde vivant…

CocoRosie - “CandyLand”

de 15’13 à 18’05

“Burn Them All”, ou la décomposition de “Disneyland”. Ce morceau décrit la déliquescence du rêve américain du XXe siècle, laissant derrière lui les traces d’une idéologie expansionniste maintenant révolue et toxique. 

Hang Massive - “Luminous Emptiness”

de 18’06 à 19’45

Afin de renouveler notre rapport au vivant, ce titre invite à se retrouver soi-même et à prendre le temps avec les rites oubliés de Rita Alaoui et les temps de pause de Marike Schuurman. L'utilisation organique du hang, instrument au volume lenticulaire creux composé de deux coupelles métalliques appelle un sentiment paisible et profond de reconnection aux sources. 

Tranquility Bass – “They Came in Peace”

de 19’45 à 23’40

Tranquility Bass a composé cet album isolé du reste du monde, sur une île, comme pour l’aimer de nouveau en s’en distançant momentanément. Ce morceau évoque l’espoir et la mise en action apaisée, aller de l’avant à un rythme individuel, positif et cumulatif. 


partie 4 : les chemins du progrès

Il n’est pas d’humanité sans déploiement de techniques : la longue histoire met en regard la richesse et la diversité incroyables des innovations techniques, sociales, institutionnelles et culturelles, et la difficulté à améliorer la vie du plus grand nombre jusqu’à ce que les deux derniers siècles produisent un double changement dans les esprits : « c’est possible grâce à la science et la technique et cela vaut la peine d’offrir une vie meilleure au plus grand nombre » ; mais l’empreinte écologique devient alors un enjeu global.

Demain ce déploiement peut prendre des tours très différents dans lesquels la technologie peut être utilisée en harmonie avec la nature.

Aja – “Herbulle”

de 23’41 à 27’50

Après 8 ans de tournée avec le groupe La Femme, Clémence Quélennec s’installe au Maroc. Elle y passe 4 ans, à se ressourcer dans la nature et se reconnecter à elle-même. Inspirée par ce nouvel environnement, elle développe un projet ambient qu’elle pense comme un écosystème artistique à part entière : Ajasphère. Elle compose une vingtaine de morceaux atmosphériques et hypnotiques, qu’elle sort à chaque nouvelle et pleine lune.

Green House – “Find Home”

de 27’50 à 30’25

En composant une musique new age rayonnante inspirée des plantes, le musicien non-binaire basé à Los Angeles Olive Ardizoni encourage un sentiment d'empathie avec la vie non humaine. Pour l’artiste, la flore et la faune ne constituent pas simplement la toile de fond de l’activité humaine ; ils sont profondément liés à notre espèce et disponibles pour communier avec nous si nous leur en donnons l’occasion.


partie 5 : demain nous appartient

Nous pouvons créer un espace de vie pérenne, égalitaire, spirituel et innovant. Les contraintes auxquelles nous faisons face peuvent être propices à un enrichissement social, culturel et artistique. A nous de réussir à articuler le progrès à des idéaux d’émancipation, de réalisation de soi et de justice. Chacun doit pouvoir donner du sens à ce qu’il est au sein des sociétés qu’il nous incombe d’inventer.

Akusmi - “Fleeting Future”

de 30’25 à 35’16

Pour commencer ce nouveau chapitre tourné vers le monde de demain, ce morceau invoque l’idée d'une renaissance. Son rythme nous transporte à l’aube se dévoilant lentement dans un sous-bois prometteur et plein de renouvellement. Ainsi, les préceptes adoptés par le slow art viennent s’insérer dans le paysage sonore, et l'œuvre de Joachim Bandau nous invite à l’introspection.

Katie Austra - “Genevieve’s Theme”

de 35’16 à 37’21

Ce titre fait écho à l'œuvre de Jisoo Yoo en appelant les particules à danser sur l’écran, à remplacer nos corps et à créer ensemble une expérience joyeuse et partagée. La musique évoque quelque chose de stellaire et métaphysique tout en mariant cela à un rythme emportant l’oreille dans un tourbillon en adéquation avec le spectacle visuel en cours.

The Beatles – “Tomorrow Never Knows”

de 37’22 à 40’15

Le titre résume ce qui pourrait clore cette exposition, une façon de ne pas annuler demain.

“Turn off your mind / Relax and float down stream / It is not dying / Lay down all thoughts / Surrender to the void / It is shining / That you may see / The meaning of within / It is being / That love is all / That love is everyone / It is knowing / That ignorance and hate / May mourn the dead / It is believing”.